![très ... "motivant" tout ça](https://sirusagi.wordpress.com/wp-content/uploads/2014/05/47-ronin-amp-039-s-logic_o_2713541.jpg?w=636&h=424)
Dans un lointain passé d’une dimension parallèle, j’aurais été critique ciné, j’aurais posé mon gros cul de vieux bobo dans un des pas moelleux et inconfortables fauteuils du plateau de C+ et j’aurais bafouillé une merde du genre dont moi seul possède le secret, et finirait adulé d’un coté par une bande d’idiots de services acculé comme du bétail dans un coin de la salle (merci public) et de l’autre par un groupe d’empaffés qui pensent être au dessus de la moyenne des cons, ce qui fait d’eux des supercons, ou pire … des chroniqueurs (je sais c’est horrible).
Bref je me surprend à penser pareilles choses, quand le regarde « Le cercle » (ou « Le trou » c’est du pareil au même). Mais pourquoi, pointer à Télérama, quand je peux le faire sur mon blog ? (courir tout nu aussi, je cherche juste la bonne méthode pour). Alors pour mon égo surdimensionné le bien suprême, je vais m’attaquer à un navet total un film exceptionnel : 47 pingouins Ronins.
47 ronins raconte l’histoire de Kai, un jeune enfant non désiré, moitié homme, moitié démon dans l’ancien japon féodal et … ah et puis merde je vais vous la faire courte.
Ce film est une sombre merde, mais pas n’importe laquelle, une merde recouverte d’or et c’est vrai, pourquoi se contenter d’un film simplement médiocre quand on peut faire dix fois pire ? C’est-à-dire repousser les limites de la nullité vers de nouveaux horizons, que dis-je, vers l’infini et au-delà ! Refourguer un pâle remake foireux comme on en croise des dizaines a la pelle/louche/brouette (rayez les mentions inutiles) cela semblait bien trop commun pour un réalisateur aussi ambitieux que Carl Erik Rinsch. La photographie est abjecte, la mise en scène illisible, les acteurs très mal dirigés (alors qu’on a quand même Tadanobu Asano et Hiroyuki Sanada !), la musique est putassière à faire passer la BO de Transformers pour du grand art (c’est dire …)
Toutefois (et ça me brise un peu le coeur de dire ça), l’ensemble tient debout, d’abord grâce à Keanu Reeves, entre nous, c’est juste pour lui que je suis allé voir le film (et vous aussi d’ailleurs, me mentez pas), il m’est éminemment sympathique, notamment grâce à sa bonne bouille, mais aussi grâce à son personnage de bonhomme triste. Il a presque failli (je chie sur la grammaire wesh) sauver le film et ceci explique donc le soin apporté pour ruiner un scénario de base fantastique, aux chiottes les valeurs du Samouraï.,au diable la partialité du Shogun, a la cave l’honneur du clan.Basta, tout ce qui fait le grandiose de la légende, grandiose que l’on retrouve par exemple dans la version de Kenji Mizoguchi. Mais le truc qui m’a le plus fais rigoler, c’est le personnage de la sorcière maléfique, mi-femme fatale, mi-renard fantaisiste, avec en prime une actrice à la face mi constipée, mi nauséeuse qui joue d’ailleurs aussi bien la méchante que je comprend le Yacouba. Ajoutons à cela une princesse en danger, un gentil seigneur, un méchant seigneur, un zeste de Mononoke, un soupçon d’ayakashi, des dialogues à se faire Seppuku sur-le-champ et la fameuse larmichette finale et tadaaaaa vous obtenez 47 Ronin edition 2014. Un grand cru que je vous disais.
![Keanu reeves après avoir compris que ses efforts etaient vains](https://sirusagi.wordpress.com/wp-content/uploads/2014/05/tc3a9lc3a9chargement.jpg?w=459&h=322)
En résumé, ce film est une grosse merde , une merde oui, mais concoctée avec amour, soigneusement affinée, une cuvée qui vise l’excellence ! comme quoi atteindre la quintessence du médiocre, en voilà une entreprise louable. AU fond il me reste une petite question.