Captain Fantastic : Super Hippiecrite

Il y a des films dont on attend beaucoup, pour diverses raisons, un trailer bien emmené, une belle brochette d’acteur ou l’alléchante promesse d’une histoire intéressante, Ce fut le cas pour moi de Captain Fantastic, en effet le film pointait son nez a un moment ou je râlais comme quoi le cinéma américain ne mettait rien de neuf sur la table et que moi je ne me mettais rien sous la plume, et que les dernières années étaient plutôt moroses pour Hollywood comme pour les auteurs moins en vue. 

On va jouer a un jeu !!! … Oh et puis merde je préfère critiquer ce film

On se questionne tous a un moment ou un autre sur la meilleure façon de vivre en prenant conscience des travers de notre société et de ce qu’elle a de spécieux. Le film de Matt Ross s’inscrit dans la récente tradition des productions indé célébrant un mode de vie alternatif, en marge du consumérisme américain, une fable écolo hippie provocatrice, espèce de rencontre impromptue entre la sève baroque de Sufjan Stevens et la pesanteur atmosphérique d’un groupe tel que Sigur Ros, le genre dont raffole le festival de Sundance, un film fourre-tout philosophico-politique représentatif de la mentalité new age qui joue la carte de la transgression sans jamais réellement nous sortir de notre zone de confort.

Finalement en dépit d’une intrigue prometteuse, le film se révèle sérieusement bancal tant sur le fond que sur la forme et peine à dépeindre clairement l’idéologie qui anime ce père de famille. Proclamer le pouvoir du peuple, tout en vivant en complète autarcie ; dénoncer le fascisme du capitalisme d’un côté et apprendre ses enfants à tuer de l’autre : il s’agit selon moi d’idéaux difficilement conciliables.

Sur la forme rien de bien original, on ressort des lens flares pseudo-lyriques typiques des indés US, des panoramas sur les routes et les paysages et les forêts et tout le toutim, le film est tourné comme un clip de Trap Music, il n’y a pas de tension, ça n’arrête pas de couper d’un gros plan à un gros plan, même les scènes charnières qui sont censées vous prendre aux tripes sont insipides, c’est impossible de parler de caractère tellement c’est disparate et opportuniste. C‘est si convenu qu’on a du mal à parvenir à en extraire pourquoi ce qui marche . l’écriture malgré une bonne histoire et de la matière, la construction est un peu artificielle de par sa dépendance à des caricatures, la mise en scène autant que le scénario s’assurent de finir le travail en brossant le spectateur ciblé dans le sens du poil, c’est racoleur presque crapuleux. A cote de tout ça Viggo Mortensen nous sort un jeu nickel comme a son habitude, la force tout en douceur et le comique de son personnage apportant de la fraîcheur a l’œuvre, le reste du casting étonne de temps en temps sans réellement surprendre.

Le super duo père fille de feu n’était pas dans Logan … pas du tout

On se retrouve donc finalement devant un film moyen, a l’aspect faussement DIY dans sa réalisation qui se veut humble et lancinante pour conforter ses spectateurs dans un état d’esprit préexistant,

l’ensemble se révèle au final fade, éloigné des véritables enjeux posés apparaissant caricatural et plutôt stupide, tout en délivrant un message écologiste faussement moralisateur, militant et pertinent, certains contrastes sont saisissants quand les deux mondes se rencontrent, mais l’illusion peine a se confirmer et on en vient a se demander où se trouve cette passion le reste du temps du film.

regarde on dirait que la logique du film s’est barrée de ce coté

Note Finale : 4/10 (L’utopie confrontée à la réalité ne résiste pas dans la plupart des cas.)